10/12/2017

La notion de salaire selon Keynes- chômage keynésien et néoclassique

La notion de salaire selon Keynes- chômage keynésien et néoclassique



Quel est le contexte historique dans lequel écrit l’économiste John Maynard Keynes ?
Durant les années 20, on assiste au Royaume-Uni, à un fort chômage et une très forte inflation. Chômage qualifié alors de chômage permanent. Pour les économistes  néoclassiques, on a tout simplement affaire à une offre de travail supérieur à la demande de travail. La solution alors suggérée par la théorie néoclassique étant de baisser le salaire (on parle alors d’une diminution du salaire réel) et donc  ainsi par extension du pouvoir d’achat.

A la même époque, en France, il y a la même volonté de mettre au point une allocation chômage. Néanmoins, les économistes néoclassiques vont expliquer que cette allocation maintient le chômage.
Or, Keynes dit que l’analyse néoclassique est erronée pour 2 raisons :

- les travailleurs n’ont pas conscience de ce qu’est le salaire réel, mais ont surtout conscience de ce qui est écrit sur la fiche paye, ils n’ont donc pas d’intérêt pour la baisse du salaire réel, ils n’iront pas lutter contre. On peut rapprocher cela à l’illusion monétaire.
- de plus, la baisse du salaire réel provient de la baisse de la consommation, ce qui va désinciter les entrepreneurs à augmenter leur production et vont donc embaucher (l’équilibre se fait alors à un niveau de salaire plus bas).

Ainsi, les années 20 sont marquées par les conséquences de la révolution russe, par des mouvements révolutionnaires, qui remettent en cause la société démocratique. L’intervention de l’Etat devient donc nécessaire, car il faut réduire les inégalités, en intervenant en faveur des plus démunis.
En 1930, Keynes écrit Le traité sur la monnaie, puis La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.

Comment se définissent les notions de salaire nominal et de salaire réel pour Keynes ?
En fait, le salaire nominal est celui qui figure sur le bulletin de salaire. Par exemple, en 2003, le salaire mensuel nominal est de 1 200 €, alors qu’en 2004, il est 1 250 €. Or, entre 2003 et 2004, les prix augmentent de 2 %.

La hausse du salaire nominal entre 2003-2004 est de : [(1250-1200)/1200]x100 = 4,16 %. Alors que la hausse du salaire réel, à la même période, est d’environ 4,16 % - 2 % ≈ 2,16 %.
C’est donc ce salaire qui devrait baisser, afin de rétablir l’égalité entre l’offre et la demande. Or, s’il y a un mauvais fonctionnement du marché, et la rigidité du marché du travail entraîne des situations de chômage.

Cependant, il y a des syndicats qui s’opposent à la baisse du salaire réel, et donc ils s’opposent au bon fonctionnement du marché. De plus, il y a une allocation chômage, ce qui pose problème, car les chômeurs préfèrent souvent vivre avec cette allocation, plutôt que de subir une baisse des salaires.