La notion de salaire selon Keynes- chômage keynésien et néoclassique
Quel est le contexte historique dans lequel écrit
l’économiste John Maynard Keynes ?
Durant les années 20, on assiste au Royaume-Uni, à un fort
chômage et une très forte inflation. Chômage qualifié alors de chômage
permanent. Pour les économistes
néoclassiques, on a tout simplement affaire à une offre de travail
supérieur à la demande de travail. La solution alors suggérée par la théorie
néoclassique étant de baisser le salaire (on parle alors d’une diminution du
salaire réel) et donc ainsi par
extension du pouvoir d’achat.
A la même époque, en France, il y a la même volonté de
mettre au point une allocation chômage. Néanmoins, les économistes
néoclassiques vont expliquer que cette allocation maintient le chômage.
Or, Keynes dit que l’analyse néoclassique est erronée pour 2
raisons :
- les travailleurs n’ont pas conscience de ce qu’est le
salaire réel, mais ont surtout conscience de ce qui est écrit sur la fiche
paye, ils n’ont donc pas d’intérêt pour la baisse du salaire réel, ils n’iront
pas lutter contre. On peut rapprocher cela à l’illusion monétaire.
- de plus, la baisse du salaire réel provient de la baisse
de la consommation, ce qui va désinciter les entrepreneurs à augmenter leur
production et vont donc embaucher (l’équilibre se fait alors à un niveau de
salaire plus bas).
Ainsi, les années 20 sont marquées par les conséquences de
la révolution russe, par des mouvements révolutionnaires, qui remettent en
cause la société démocratique. L’intervention de l’Etat devient donc
nécessaire, car il faut réduire les inégalités, en intervenant en faveur des
plus démunis.
En 1930, Keynes écrit Le traité sur la monnaie, puis La
théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.
Comment se définissent les notions de salaire nominal et de
salaire réel pour Keynes ?
En fait, le salaire nominal est celui qui figure sur le
bulletin de salaire. Par exemple, en 2003, le salaire mensuel nominal est de 1
200 €, alors qu’en 2004, il est 1 250 €. Or, entre 2003 et 2004, les prix
augmentent de 2 %.
La hausse du salaire nominal entre 2003-2004 est de :
[(1250-1200)/1200]x100 = 4,16 %. Alors que la hausse du salaire réel, à la même
période, est d’environ 4,16 % - 2 % ≈ 2,16 %.
C’est donc ce salaire qui devrait baisser, afin de rétablir
l’égalité entre l’offre et la demande. Or, s’il y a un mauvais fonctionnement
du marché, et la rigidité du marché du travail entraîne des situations de
chômage.
Cependant, il y a des syndicats qui s’opposent à la baisse
du salaire réel, et donc ils s’opposent au bon fonctionnement du marché. De
plus, il y a une allocation chômage, ce qui pose problème, car les chômeurs
préfèrent souvent vivre avec cette allocation, plutôt que de subir une baisse
des salaires.